Par Marlyne Jean
P-au-P, 24 mars 2022 [AlterPresse] — La Fondation devoir de mémoire-Haïti réclame vérité et justice sur l’ensemble des massacres, perpétrés, depuis 60 ans, en Haïti, à l’occasion de la Journée nationale de la mémoire pour la vérité et la justice en Argentine, commémorée ce jeudi 24 mars 2022, par l’ambassade d’Argentine en Haïti, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
« Nous voulons la vérité sur tous les massacres, comme ceux commis, à Port-au-Prince le 26 avril 1963, à Thiotte en 1964, à Cazale en mars 1969, au Cap-Haïtien, dans l’Artibonite en mars 1990. Il faut faire la lumière sur tous ces massacres, pour que les gens sachent pourquoi ils sont arrivés et qu’est-ce qu’on a fait de ces personnes portées disparues », souligne Guylène B. Salès, secrétaire exécutive de la Fondation devoir de mémoire-Haïti, lors de cette activité à laquelle a assisté AlterPresse.
« La justice, nous l’attendons. Nous l’attendons toute la vie. Un crime contre l’humanité est un crime qui perdure et peut être jugé à n’importe quel moment. L’impunité chez nous permet aux gens de continuer à commettre les mêmes forfaits que par le passé. Nous voulons que notre présent soit différent », affirme-t-elle.
13 massacres ont été recensés, de 2018 à 2021, par les organismes haïtiens de droits humains, sous la présidence de Jovenel Moïse assassiné le 7 juillet 2021. Ces organismes continuent de réclamer justice pour les victimes.
La Fondation devoir de mémoire-Haïti souligne combien cette journée de mémoire est un « cri de douleur commun » avec l’Argentine, avec qui nous partageons une période de dictature.
« Le 24 mars en Argentine, c’est comme le 7 février en Haïti. C’est la fin de la dictature et l’une des plus féroces », déclare Marie-Marguerite Bouchereau Clérié, présidente de la Fondation devoir de mémoire-Haïti.
Haïti devrait s’inspirer de l’Argentine qui a déjà entamée des procès contre les personnes impliquées dans les crimes, souhaite devoir de mémoire Haïti.
La Fondation devoir de mémoire-Haïti s’est, parallèlement, réjouie d’un don de 6 livres de l’ambassade d’Argentine en Haïti, lors de cette célébration.
« Ce sont des livres, qui tournent autour des droits humains, du combat de l’Argentine contre la dictature et des recherches pour trouver des personnes disparues, entre autres », indique Marie-Marguerite Bouchereau Clérié.
Ces livres expriment le souci de partage de l’Argentine, dans ses efforts pour le respect des droits humains, après que le pays a connu sa dernière dictature allant de 1976 à 1983, avance, de son côté, l’ambassadeur de l’Argentine accrédité en Haïti, César Alberto Faes. [mj emb rc apr 24/03/2021 15:20]